Tu soulèves un point très intéressant:Maxime Ernoult a écrit :
Pour prendre la défense des boxeurs pros (dont je fais partie, à mon petit niveau bien sûr), je pense que ces périodes où ceux-ci mangent n'importe quoi et ne font que de très peu d'exercice physique sont nécessaires sur le plan ... mental !
Bien sûr, on est pro ou on ne l'est pas tu me diras (même si en France le choix ne nous est pas forcément donné, bref), mais toute l'année nous passons notre temps en salle d'entrainement ou dans divers complexes sportifs plutôt qu'auprès de nos proches, nous les regardons manger de bons plats durant les fêtes de famille pendant que nous mangeons des choses diététiques mais pas forcément tops au niveau fu goût, et nous leur faisons subir notre mauvaise humeur en fin de préparation du fait de toute ses privations accumulées ...
"Le mieux" est d'être solitaire (célibataire ?) pour réussir dans ce sport, sinon il est impossible de tenir le choc et l'on devient fou ! Cela, ce n'est que mon avis bien sûr, mais je pense que beaucoup passent par cela. Pour te dire, j'évolue à 59 kg et mon but durant l'été est de ne pas dépasser 62 kg, rien de plusRetour le 1er Août (soit 2 mois de presque inactivité) !
Chez les trailers et le grimpeurs (deux espèces que je connais assez bien), prendre un kilo en dehors des périodes de compétition ou d'activité intense, c'est se mettre au bord de la dépression.
Seulement ce sont des sports où, mentalement, il n'y a pas cette terrible intensité qu'on retrouve en boxe (quoiqu'en escalade, parfois...).
Par contre, il faut être constant et tenace.
Physiquement, c'est pareil: L'effort est bien plus linéaire qu'en boxe où, par définition, on fait du fractionné (alternance de reprises et de minutes de repos).
Chez un grimpeur ou un trailer, être à l'écoute de son corps, conserver un fond optimisé toute l'année fait partie du quotidien. C'est une façon de vivre et ce n'est pas particulièrement pesant. Pour la plupart d'entre eux, c'est même le contraire.
Crois-tu que le fait que la boxe soit une discipline si dure, si intense, avec des temps forts si forts et des temps faibles où il ne se passe presque plus rien ait une incidence sur la façon dont les boxeurs gèrent leur condition physique sur l'ensemble d'une année, d'une carrière ?
Pour être plus précis, penses-tu que cette extraordinaire intensité à laquelle sont capables de se soumettre les boxeurs conditionne des périodes d'inactivité entre les combats, comme si un besoin de se régénérer (j'allais dire d'hiberner. Ne prends pas mal les termes que j'emploie, s'il te plait, il n'y a rien d'irrespectueux là-dedans. J'essaie, sûrement maladroitement, de décrire une mentalité, un état d'esprit propre aux boxeurs) était la contrepartie inévitable de cet engagement total requis par un combat ?
D'une façon plus générale, peut-on considérer que les sports nécessitant de puissantes poussées d'adrénaline engendrent des sportifs capables de tout donner pendant de brèves périodes, mais ayant plus de difficultés à s'astreindre à une stricte discipline quotidienne toute l'année ?