Une salle comble, des combats de qualité et des locaux en forme, la soirée fut belle (photos Nicole Briet)
Les amateurs Troyens sont restés invaincus au cours d'un gala d'ouverture marqué par le retour en force d'Éric Lenfant vainqueur de Beaupuis (Epernay)
Réussite sur toute la ligne pour le Stade Troyen qui n'a pas concédé la moindre défaite lors de son gala d'ouverture. Et, cerise sur le gâteau, le gymnase Beurnonville affichait quasiment complet, avec plus de 400 spectateurs. Du jamais vu pour le président Christian Martin depuis qu'il est aux commandes du club troyen. Une soirée à marquer d'une pierre blanche avec en point d'orgue le retour d'Éric l'Enfant qui n'avait plus boxé depuis son éviction des championnats du monde en Allemagne au mois d'août. Face au Sparnacien Georges Beaupuis, qu'il avait battu aux points l'an dernier lors de la finale régionale, ce combat sur fond de revanche s'annonçait déterminant pour le jeune Troyen.
Martelant sans répit de coups directs du gauche avec de violentes accélérations, Lenfant imposait sa loi d'entrée ne laissant à aucun moment le visiteur prendre une quelconque initiative. Accumulant les points sans prendre le moindre risque il viendra à bout de Beaupuis qui jamais n'abdiquera. Un combat de qualité où le protégé de Patrick Goblet donnera toute sa dimension.
Un public retrouvé
Si ce combat est de nature à réconcilier le public avec le noble art, les amateurs, dans leur ensemble, apportèrent leur contribution avec le même souci de bien faire. À cela l'explication de Patrick Goblet est significative : « Désormais le groupe compétition a pris de l'ampleur et les conditions pour participer à un gala sont devenues très dures, une sélection se mérite ! » C'est ainsi que parmi les meilleurs combats de cette réunion on retiendra la détermination de Stéphane Hérolt qui réussit à faire plier un adversaire plutôt coriace, cherchant visiblement le coup dur ou encore Cédric Blanchon construisant patiemment une victoire avec la même pugnacité. Pour son premier combat amateur Manolo Lenfant fait déjà preuve d'une assurance et de qualités ne demandant qu'à être mises en valeur. D'autres à l'image de Mam Batilly, Stéphane Lamiraud, Marvin Touari ou de Tommy Grandseigne et Piggoth Matubanzila réussirent à tirer leur épingle du jeu grâce à une condition et une technique parfaitement maîtriser. Des boxeurs Troyens performants, un public nombreux. C'est bon signe…
Eric Lenfant
« J'étais condamné à vaincre »
Après sa seule défaite de la saison dernière lors du tournoi d'Allemagne sélectif pour les championnats du Monde, Éric Lenfant n'était plus remonté sur le ring. Une situation qui inquiétait le président Martin. La tension régnant dans le camp troyen samedi soir était palpable. Explications du jeune Troyen après le combat.
Comment abordiez-vous ces retrouvailles avec Beaupuis ? « Il ne faut pas se le cacher, je restais sur un échec, Pour la première fois de ma vie, j'ai su ce qu'étaient le stress et la peur de l'échec. Mes coups ne voulaient plus partir, j'étais comme paralysé. Durant tout le premier round, c'était l'angoisse je n'avais pas encore évacué les restes de ce combat maudit. Je n'ai retrouvé mes sensations qu'après, Beaupuis avait tout à gagner et moi tout à perdre. »
Vous le connaissez bien ? « C'est un boxeur qui va toujours au bout de lui-même. Je savais que je ne devais pas lui laisser la moindre initiative, c'est pourquoi je l'ai obligé à rester constamment sur la défensive.
Publicité
Je ne pouvais pas me permettre le moindre répit et j'étais condamné à vaincre. J'ai commencé à sentir que tout allait bien à mi-combat mais j'ai continué d'avancer, je devais me prouver que j'étais capable de faire vraiment la différence. Je ne voulais pas d'une victoire étriquée. »
Où en êtes-vous avec l'équipe de France ? « Je suis parfaitement intégré mais cela m'a demandé beaucoup de travail et un changement de vie qui n'aurait pas été possible sans l'aide de Christian Martin. Je suis à la lettre les programmes d'entraînement. Je veux réussir et surtout ne pas décevoir ceux qui ont placé leur confiance en moi. »
Quels sont vos projets ? « Dans les prochaines semaines je vais participer à un gala à Nouzonville où je rencontrerai Royer, un des tout meilleurs, de ma catégorie. Mais mon objectif numéro un reste la finale du championnat de France junior qui aura lieu à Troyes le 26 avril et où je défendrai mon titre. Après il sera temps de penser aux championnats d'Europe. »
Les résultats
Assauts de boxe éducative (3x1)
Luca Lepéra (ST) bat Benjamin Phan (Loisy) aux points
Jason Passera (Loisy) bat Angelo Fourneau (ST) aux points
Jean Claude Heitzman (ST) et Remy Humbert (Loisy) match nul
Ryan Passera (Loisy) bat Charly Parise (ST) aux points
Jason Passera (Loisy) bat Celestin Foutrier (ST) aux points
Combats amateurs
58 kg (3x2) : Marvin Taouri (ST) bat Stéphane Sery (Varennes) par jet de l'éponge à la deuxième reprise. 57 kg (3x2) : Stéphane Lamiraud (ST) bat Kevi Mussard (Varennes) aux points. 60 kg (3x2) : Stéphane Hérolt bat Kévin Meiraeghe (Varennes) aux points. 81 kg (4x2) : Cédric Blanchon (ST) bat Yoan Ochner (Auxerre) aux points. 57 kg (3x2) : Mam Batilly (ST) bat Romain Joband (Loisy) aux points. 75 kg (3x2) : Manolo Lenfant (ST) bat Steven Brullefert (Loisy) aux points. 67 kg (3x2) : Victor Moïse (ST) et Ludovic Paquin (Varennes) sans décision suite à différence de poids. 60 kg (3x2) : Tommy Grandseigne (ST) bat Florent Hatier (Varennes) par arrêt de l'arbitre à la deuxième reprise
81 kg (3x2) : Piggoth Matubanzila (ST) bat Véton Ajrédini (Auxerre) par abandon à l'appel de la deuxième reprise. 70 kg (4x2) : Éric Lenfant (ST) bat Georges Beaupuis (Epernay) aux points
***
Echos
Romilly aussi Bien que licenciés au Stade Troyen, Tommy Grandseigne et Piggoth Matubanzila sont deux Romillons pur jus s'entraînant sous la houlette de Pascal Koffi. Les deux clubs entretiennent d'excellentes relations et le prochain gala du Stade Troyen aura lieu le 21 février à Romilly.
L'arbitre par arrêt sur blessure L'excellent arbitre Troyen, Michel Chaplain, éprouva bien des difficultés pour finir de remplir sa mission, tirant visiblement la jambe. Et pour cause, il se fit un sale claquage au mollet en descendant du ring. La prescription du médecin de service est implacable, du repos et encore du repos.
Le speaker n'était pas en noir Le speaker officiel, Carlos Cassis, toujours tiré à quatre épingles les soirs de gala avait adopté une tenue beaucoup plus décontractée que d'habitude. Ce manquement à l'étiquette est la seule conséquence que juste avant, l'Estac dut jouer les prolongations en Coupe, ce qui n'était pas vraiment prévu. Pas le temps de revêtir son nouveau costume sombre.
Auteur : Bernard CHOLET
SOURCE / http://www.lest-eclair.fr
