Pour la première soirée boxe de DAZN en France, les grands noms et espoirs français étaient de sortie à Marseille. Kevin Lele Sadjo, Sofiane Oumiha, Bilel Jkitou, Bakary Samaké et Milan Prat ont tous remporté leur combat avec la manière ce samedi, et se placent tous pour de grosses échéances en 2024.
Evènement ce samedi 2 décembre à Marseille. DAZN, le géant du streaming sportif qui règne sur la boxe mondiale depuis quelques années, organisait sa première réunion en France, grâce au promoteur Yohan Zaoui et sa structure Y12. Un évènement très important pour la boxe professionnelle en France, et l’occasion pour tous les boxeurs présents de briller internationalement. C’est chose faite pour nos 5 vedettes françaises présentes ce soir, qui ont profité de la ferveur marseillaise pour signer de belles performances.
À commencer par Kevin Lele Sadjo (21-0, 19 KO), entré maillot de l’OM sur le dos et sous les acclamations du Palais des Sports, qui a conservé sa ceinture WBO Inter-Continental des super-moyens en battant Abraham Gabriel Buonarrigo (12-5, 9 KO), par arrêt de l’arbitre à la 4ème reprise. Encore une performance majeure et spectaculaire de la part du « Punisher » qui, après deux premiers rounds fermés, a anéanti son adversaire grâce à son intensité et sa puissance habituelle, en l’envoyant 2 fois au sol grâce à de superbes crochets du gauche, avant que l’arbitre stoppe le combat. « Je me suis senti très lourd au début, ça ne partait pas, j’avais énormément de pression pour cette première soirée DAZN. Au fil des rounds, j’ai pu me débloquer, trouver les solutions, réduire la distance et commencer à placer mes crochets pour le déstabiliser » explique Kevin Lele Sadjo, qui avait comme plan de terminer ce combat en 8 rounds, avant de voir des failles dès le 3ème. « Il commençait à prendre la confiance, il fallait le stopper pour commencer le travail. Quand j’ai mis la pression et que j’ai accéléré, j’ai trouvé qu’il résistait de moins en moins, et j’ai trouvé la faille pour abréger le combat ».
Si Kevin a encore signé une superbe performance, il était clair que Buonnarrigo n’avait pas son niveau, d’autant plus qu’il a été appelé à la dernière minute. En effet, le français devait défendre son titre EBU contre l’italien Giovanni De Carolis, mais ce dernier s’est retiré quelques jours avant le combat. Quelque chose que Kevin Lele Sadjo a du mal à digérer : « J’ai vraiment envie de boxer Giovanni de Carolis, il m’a fait perdre 6 semaines de préparation et c’est un manque de respect pour moi. Je vais le punir, défendre mon titre EBU contre lui et après la punition je passerai à autre chose ». Après cette étape, Sadjo pourrait viser le top mondial, lui qui est très bien classé dans plusieurs fédérations, tandis que son promoteur Yohann Zaoui aimerait l’envoyer chez les poids moyens, où il estime qu’une chance mondiale serait envisageable dès l’an prochain.
En sous-carte, on retrouvait 7 autres combats, avec énormément de réussite pour les français. À commencer par Sofiane Oumiha (5-0, 3 KO), qui a battu le mexicain José Angel Napoles (15-2-2, 7 KO), petit-fils de la légende de la boxe, par décision unanime (99-91, 97-93, 97-93). Un combat très disputé, avec un Napoles qui a livré une belle prestation et une solide opposition au français, en répondant systématiquement à ses offensives et en maintenant une pression constante. Après quelques rounds d’observations, puis des échanges serrés en milieu de combat, Oumiha a pu développer sa boxe peu à peu, pour dominer totalement son sujet à partir de la 8ème reprise. Superbes esquives, défense solide, des déplacements rapides et constants, et surtout des coups extrêmement efficaces et précis en attaque, Sofiane Oumiha a prouvé pourquoi il était triple champion du monde chez les amateurs.
Une belle victoire, mais ce n’est pas encore parfait à ses yeux : « Je suis content, mais il reste beaucoup de choses à travailler, parce qu’il faut toujours travailler dans ce milieu. Mais on va faire le nécessaire et on y arrivera ». Un travail à coordonner entre sa carrière chez les professionnels et les jeux 2024 qui arrivent à grands pas, et lors desquels il ira chercher ce titre olympique qui lui manque. « J’aurais peut-être des combats professionnels avant Paris 2024, qui arrive à grands pas tout de même, mais pour l’instant je réussis bien à gérer les deux préparations, à moi de gérer mes efforts et de faire le nécessaire » explique Oumiha, qui se concentrera à 100% sur la boxe professionnelle immédiatement après les jeux.
Après une entrée spectaculaire à bord du taxi mythique de Sami Naceri, le poids moyen Bilel Jkitou (18-2, 8 KO) a battu le vénézuélien Michel Marcano (31-10-1, 26 KO), par abandon à l’appel de la deuxième reprise, dans une ambiance folle. Un combat très expéditif mais encore une belle performance de la part de Jkitou, qui devrait avoir de gros challenges en 2024. « Je suis un peu déçu que ça se finisse si rapidement, mais je suis content de moi parce que j’ai fait exactement ce que je voulais faire, à savoir prendre mon temps, m’amuser et prendre du plaisir » confie le natif de Nanterre, qui a remontera sur les rings en février. « On est en train de travailler pour faire une ceinture internationale en février, c’est le but ultime, avant d’aller chercher un titre mondial par la suite ».
Le prodige des poids moyens Bakary Samaké (14-0, 8 KO) a battu le péruvien Jairo Moran (8-6, 3 KO), par arrêt de l’arbitre au 1er round. Le français n’a laissé aucune chance à son adversaire, qu’il a envoyé au tapis d’un superbe crochet du droit, avant de l’enchaîner dans les cordes pour terminer le combat. Une performance expéditive et impressionnante, mais c’était surtout un combat de reprise et de préparation pour Bakary Samaké, qui affrontera Ahmed El Moussaoui en février. Un combat qu’il attend avec impatience : « C’est un très bon boxeur, je respecte sa carrière, mais c’est mon heure de briller et j’ai toutes les armes pour le détruire. Il a refusé Jaron Ennis, il aurait dû refuser Samaké ». Les hostilités sont lancées, rendez-vous le 22 février pour ce choc franco-français, dans une soirée organisée par François Samaké, le père de Bakary.
De son côté, le super-welter Milan Prat (20-1, 16 KO) a battu le vénézuélien Alfonso Blanco (18-2, 10 KO) par décision unanime (80-70, 78-72, 79-71). Belle performance de la part de Natsuko, qui a envoyé deux fois son adversaire au tapis lors du 8ème round, et qui retrouve la victoire, moins de deux mois après l’unique défaite de sa carrière. Un retour en force dont se réjouit Milan : « Je suis très content de renouer avec la victoire et je suis satisfait de ma performance, j’ai su écouter le coin et assimiler les consignes, c’est un grand pas en avant. J’ai pu trouver les problèmes qui ont causé cette défaite, on a su réajuster et travailler sur ces points, ce qui prouve qu’on avance ». Désormais, le grand espoir devrait mettre les voiles sur les Etats-Unis pour se préparer, en attendant un potentiel combat pour le mois de février.
Parmi les autres combats de la soirée, le cubain Lenar Perez (12-0, 12 KO) a stoppé le tchèque Vladimir Reznicek (14-6-2, 6 KO) au 5ème round, à l’issue d’un superbe combat de lourds-légers très disputé. Chez les poids moyens, Gianni Carullo (3-2-1, 1 KO) a battu Rayane Yahia Berrouiguet (3-1-1, 0 KO), par arrêt de l’arbitre à la 6ème et dernière reprise au terme d’un très beau combat 100% marseillais. Enfin, en ouverture de la soirée, chez les poids légers, le montpellierain Lorenzo Cucchiara Lopez (3-0-1, 0 KO) s’est imposé face au nicaraguayen Bryan Castro (2-12-1, 1 KO) aux points (40-36), après avoir totalement dominé durant 4 rounds.
Hugo BRUN