K1: Il ne peut en rester qu'un

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le boxeur51

Par Jérome GUILLAS
leJDD.fr La Halle Carpentier, à Paris, accueillait le "K1 Survivor" samedi soir, sous l'égide de la Fédération française de sports de contacts (FFFSCDA) et de Nadir Allouache. Une soirée de gala pour la boxe pieds-poings en France avec un tournoi, un championnat du monde et des combats de boxe thaïlandaise. Une soirée réussie mais discrète pour une discipline en déficit d'image.


La Halle Carpentier, à Paris, a accueilli l'un des événements annuels des sports de contacts. (DR)

"Vous avez vu l'état de mes jambes?", questionne Jonathan Camara, le vainqueur du tournoi "K1 Survivor" organisé à la Halle Carpentier, à Paris samedi soir. "Et encore c'est rien comparé au tournoi que j'ai fait en Thaïlande l'année dernière. Mes jambes avaient triplé de volume". La Thaïlande justement, Jonathan Camara devait y disputer un tournoi, le 5 décembre dernier. Il a annulé au dernier moment. "A cause de la situation là-bas, c'était impossible d'avoir un billet retour. Je ne voulais pas rester coincé à Bangkok", explique-t-il. Un mal pour un bien puisqu'il a remporté le tournoi de la Halle Carpentier, auquel il ne devait pas participer.

Une victoire en finale par KO face à Ludovic Millet à la première reprise grâce à ses poings, à l'anglaise. Un paradoxe dans une compétition pieds-poings? Pas vraiment, tout dépend du chemin parcouru par le boxeur. Camara, venu à la boxe par la muay thaï, a son idée sur la question. "Pour moi, intégrer les règles du K1, sans low kicks (coup de pieds bas, ndlr) ou sans coups de coude, ça me demande toujours un effort. Mais j'ai un très bon préparateur pour l'anglaise et puis, pour les deux premiers combats, mon coin m'a dit que je n'avais pas assez utilisé les mains. Alors j'ai rectifié le tir. Et voilà, ça a payé. Trois combats en une seule soirée pour soulever le trophée et empocher quelque milliers d'euros. "C'est beaucoup de souffrance un tournoi, nos corps paient très cher. Mais on aime la boxe, on aime monter sur le ring".

"On n'est pas des sauvages"

Pour Sofiane Allouache, la star de la soirée et acclamé par Carpentier, la souffrance fut moins longue mais tout aussi présente. Absent des rings depuis le mois de juillet, il remettait les gants pour une ceinture mondiale face à Eric Schmit. Le visage marqué par un coup de tête involontaire, la sueur ruisselant encore sur sa ceinture de champion du monde arborée fièrement autour de la taille dans le vestiaire, histoire de faire durer encore peu les moments éphémères de l'adrénaline de la victoire, rend d'abord honneur à son adversaire. "Ça a été un combat difficile. C'est un très bon boxeur. J'avais quelques problèmes de distance alors je l'ai laissé venir. C'est grâce à mon coin qui m'a demander de bloquer sa droite et de remiser. C'est ce que j'ai fait. Et je l'ai touché au plexus", raconte Sofiane Allouache. Touché par deux fois au plexus en effet: au premier round sur un coup de genou et au cinquième et dernier sur un middle kick cette fois. Au final, une victoire à l'unanimité pour le boxeur de Bagnolet et une ovation de la salle.

Si la réunion, diffusée en direct sur Muaythaitv.com, s'articulait autour des combats de "K1 rules", la muay thaï a eu ses honneurs pour deux combats particulièrement spectaculaires. Celui opposant Moussa Konate au Thaïlandais Sudasakorn Som et celui, véritablement électrique, entre Amadou Ba et Mehdi Zatout. Coups de pieds retournés, coup de coudes, uppercuts... les boxeurs assuraient également le spectacle devant un parterre de connaisseurs variés, parmi lesquels de nombreux gamins. Les combats s'enchaînaient sans temps mort et l'audience était studieuse et détendue autant que supportrice lors des combats de Konate et d'Allouache. Quant à l'odeur de camphre utilisée pour masser les boxeurs pendant le repos, elle répondait aux sons de la musique thaï en termes de sensation: enivrante. A la fin de la soirée, le président de la Fédération française des sports de contacts et discipline assimilées (FFSCDA), Denis-Marie Cintura, se montrait satisfait et néanmoins lucide sur l'image véhiculée par les disciplines pieds-poings. "Vous voyez, on a encore fait la preuve que l'on peut organiser des soirées pieds-poings dans une ambiance festive et familiale. Je le dis souvent parce que l'on a une image monothétique. C'est parfois difficile de vivre avec. Mais on n'est pas des sauvages vous savez."


Muay thaï: Sport de combat en percussions où l'on peut utiliser toutes les parties du corps (pied, poing, coude, tibia, genou) à l'exception de la tête, pour frapper l'adversaire sur l'ensemble du corps à l'exception du triangle génital. Les temps de saisie et de corps à corps sont autorisés et utilisés pour porter des attaques.

K1: Sport d'opposition par contact, au dessus de la ceinture de l'adversaire, des poings (sur tous les plans), des genoux en ligne directe et des pieds, les balayages extérieurs étant autorisés.

Full contact: Les boxeurs utilisent leurs poings selon les modalités de la boxe anglaise et ne peuvent donc frapper qu'au dessus de la ceinture. Les techniques de jambe sont elles aussi interdites sous la ceinture (low kicks).

Kick boxing: Le terme kick boxing désigne ce que l'on appelle en France une boxe pieds-poings dans laquelle tout type de coup de pied est autorisé au dessus de la ceinture ; et pour les cibles en dessous du bassin, exclusivement les circulaires sur la cuisse et les balayages sur le pied.

SOURCE / http://www.lejdd.fr
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