jeremy93 a écrit : ↑26 août 2019, 20:37
Interview de Duhaupas dans le Courier Piquard mais f est resrrve aux abonnes. Si quelqu un l est...?
L’
Abbevillois, éloigné des rings depuis avril 2018, se donne encore un ou deux ans avant de mettre un terme à sa carrière. Si on parle d’un combat contre Tony Yoka, rien n’est pour l’instant signé.
C’est à l’Orange bleue et à Keep Cool, deux salles de sport à Abbeville, que Johann Duhaupas travaille actuellement sa condition physique. Licencié à Monaco et entraîné par l’Américain David Godber, le Picard devrait faire sa rentrée fin septembre, début octobre. Avant d’affronter le champion olympique 2016 Tony Yoka en décembre ?
Johann Duhaupas, vous êtes absent des rings depuis avril 2018. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
J’étais un peu dégoûté par la boxe quand j’ai appris que Jarrell Miller, contre qui j’ai perdu aux points à New York, le 28 avril 2018, avait été pris pour dopage. Je suis quasi persuadé qu’il était dopé pour notre combat. C’était vraiment louche qu’un mec de 140-145 kg tienne aussi longtemps sans se fatiguer. Il y a aussi eu la grossesse de ma femme et la naissance de notre bébé en avril dernier. Mais là, j’ai réattaqué la préparation physique.
Q
uand devez-vous effectuer votre rentrée ?
Mon retour est prévu fin septembre, début octobre, a priori à Barcelone, mais je ne connais pas encore le nom de mon adversaire.
On a beaucoup entendu parler d’un combat vous opposant à Tony Yoka. Qu’en est-il ?
C’est un combat que tout le monde aimerait voir et qui remplirait Bercy, à Paris, mais rien n’est encore signé, car nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord financièrement. Je laisse mon manager, Mehdi Ameur, se charger des négociations. Ce combat pourrait se faire en décembre, mais si Tony et son entourage pensent que c’est notre seule option, ils se trompent.
Êtes-vous toujours fâché avec lui ?
Nous ne nous parlons plus directement. Nous nous entendions très bien, mais je n’ai pas compris pourquoi il a annoncé en février qu’il allait m’affronter en juillet, alors qu’il savait très bien que j’étais inactif et que je ne voulais pas boxer à cette période-là. J’ai 38 ans, un palmarès et je suis quel-qu’un qu’on respecte dans le milieu. Il n’a rien à m’imposer. Il a limite insinué que j’avais peur de lui, ce qui a bien fait rigoler les gens de la boxe, qui savent qui je suis et quel est mon parcours. Nous nous reparlerons peut-être après avoir réglé ça sur le ring, car il y a du respect entre nous.
Justement, Duhaupas – Yoka sur un ring, ça donne quoi ?
Ce sont deux styles complètement opposés. Pour avoir une chance de gagner, il faut que je mise sur la longueur et mon expérience. Techniquement, Tony est plus fort que moi. Il boxe depuis qu’il est tout petit. Mais moi, j’ai un gros cœur et je ne lâche rien.
Il a signé un mirifique contrat avec Canal+. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Il a tout pour réussir : c’est un beau garçon, il a le bagage technique nécessaire, la taille et il est dans une super équipe. Je pense que si j’avais eu ses moyens, j’aurais été le premier champion du monde français des poids lourds. Tony, c’est un boxeur « people », on va dire. Moi, j’ai avancé dans l’ombre. J’ai été champion de France, champion de l’Union européenne, j’ai fait un championnat du monde et j’ai décroché la ceinture WBC Silver, et tout ça sans facilités. J’étais trop novice dans le milieu aussi et j’ai fait confiance. Nous avons réalisé de belles choses à Abbeville, mais il a fallu que je parte pour continuer d’évoluer.
Quelle est votre motivation aujourd’hui, alors que votre carrière est derrière vous ?
Elle est toujours là, même si ce n’est plus la même qu’à 30 ans. J’ai encore des choses à faire et je ne veux pas avoir de regrets. J’aimerais avoir de belles opportunités avant de raccrocher. Je me donne encore un ou deux ans, mais à 40 ans, il sera temps de tourner la page et de me consacrer à ma famille.
JOHANN DUHAUPAS
Né le 5 février 1981 à Abbeville (38 ans). Catégorie : poids lourds. Taille : 1,93 m. Poids : 108 kg. Palmarès : 37 victoires (dont 24 avant la limite), 5 défaites.